« Flatlays » ? Voilà bien encore du jargon de photographe ! Rassurez-vous, ça n’est pas si compliqué. Cet anglicisme est le terme derrière lequel je range tout un aspect de mes créations photographiques, que vous appelez plus simplement « photos de détails » quand vous ne savez pas trop comment le nommer. Le mot « flatlay » a l’avantage de refléter ce dont il s’agit : « mettre à plat » des objets pour les prendre en photo en vue du dessus, puis de façon rapprochée, accessoire par accessoire.

 

À quoi cela peut-il bien servir dans la photographie de mariage, et en quoi cela consiste-t-il plus exactement ?

Votre mariage, c’est l’union des deux amoureux que vous êtes, la ou les cérémonies, les moments passés à deux, les moments passés en famille et avec vos amis, des fous rires, des moments d’émotion, peut-être des danses effrénées sur la piste jusqu’à une heure avancée de la nuit… Mais c’est aussi des objets. Eh oui, si peu matérialiste que l’on veuille parfois se prétendre – ou bien on l’assume, c’est tout à fait acceptable aussi –, le mariage consiste aussi en des objets bien concrets.

Vos alliances, qui vous suivront toute votre vie. La papeterie, qui annonce votre grand événement à tous vos proches. Vos bijoux (épingles, pendentifs, colliers, bracelets…), que vous choisissez avec soin. Vos chaussures, que vous choisissez souvent dans un compromis entre le confort et vos envies de mode. Votre flacon de parfum – parfum qu’on ne pourra pas percevoir sur les photos et vidéos. Des objets, multiples et variés, que vous vous êtes mutuellement offerts et que vous souhaitez voir immortalisés dans votre reportage photo de cette journée.

Pour moi, il importe de garder une jolie trace de tous ces objets qui font aussi votre journée de mariage. Et tant qu’à le faire, autant en profiter pour créer quelque chose d’unique : une composition particulièrement esthétique qui soit de l’art en elle-même.

Je place toujours ces photos au début du reportage de mariage, comme en une introduction au style, aux couleurs et au ton de votre grand jour.

Je commence par prendre cette composition en « vue de dessus », à plat (« flat »), afin de donner un coup d’oeil d’ensemble sur le tableau de vos accessoires. Il m’importe que cette photo soit bien harmonisée dans ses couleurs, et bien équilibrée dans la disposition des formes et des matières. Et lorsqu’en plus on peut apporter une touche d’originalité – combinaison des éléments, aspect narratif… –, alors on atteint l’excellence. Voilà ce qu’est le « flatlay ».

Bien entendu, je ne me contente pas de photographier ce tableau en vue de dessus : je prends ensuite soin de faire des plans rapprochés des objets les plus importants.

J’ai pratiqué la macrophotographie pendant plusieurs années, et mon expérience dans la prise de vue des mondes minuscules me sert dans la capture, au plus près, de vos objets chéris.

Que faut-il prévoir si vous souhaitez que je réalise de telles photos le jour de votre mariage ?

Parce que l’élaboration de ces compositions nécessite une vraie réflexion, dans la mise en harmonie des objets photographiés, un « flatlay » prend du temps.

Dans l’idéal, il faut me montrer à l’avance les objets que vous souhaitez immortaliser, afin que je puisse commencer à imaginer en amont la composition que je créerai pour vous. Si l’on anticipe ainsi, je peux ne prendre « que » 30 minutes le jour J pour installer la composition et la prendre en photo. Oui, cela prend beaucoup de temps : même si l’art peut naître spontanément, il a besoin d’un temps pour se former. Chez moi, il m’est arrivé de réfléchir à une composition, de faire des essais, des corrections, pendant 1 heure, avant de prendre mes photos définitives. C’est pourquoi, sur un mariage, il faut prévoir les choses à l’avance. Si nous réfléchissons à tout cela avant le jour J, le temps est considérablement réduit. Par ailleurs, je prends généralement ces photos pendant le début des préparatifs de la mariée, quand mon attention n’est pas encore requise sur celle-ci.

La composition du flatlay nécessite donc un petit travail de votre part, qui est de rassembler les objets qui vous sont chers, et de demander à votre fleuriste de mettre de côté quelques fleurs coupées pour agrémenter la composition.

Je dispose de rubans, tissus, boîtes à bague.s pour compléter vos accessoires. C’est une raison de plus pour moi d’avoir à connaître les objets et les couleurs que vous voudrez voir photographiés : je peux aller acheter par avance des tissus qui s’harmoniseront avec vos objets.

 

Et pour les photographes, des conseils pour composer les flatlays ?

Même si la composition d’un flatlay ressemble à celle d’une nature morte, il faut toujours se demander quelle est notre intention narrative : que veux-je raconter à travers cette image ? La réponse apportée à cette question va nous diriger vers un thème – les accessoires de la mariée, les accessoires du marié, les accessoires du couple, la papeterie et les accessoires de correspondance postale, la partie culinaire… –, et une vague idée du style de composition – très droit, plus dynamique, mouvement circulaire, mouvement transversal…

La clef pour commencer est de se demander ce que l’on veut montrer de plus important dans l’image : la papeterie ? les chaussures ? les alliances ? Il faut placer l’objet essentiel au centre, puis composer à partir de là. S’il y a un mouvement que l’on veut créer – avec un tissu, par exemple –, on songera à l’esquisser dès le début de la composition, pour ne pas avoir à tout réordonner ensuite. Les objets secondaires sont ensuite placés sur les autres points forts de l’image. Enfin, les éléments les moins importants viennent combler les espaces vides. Et comme pour toute photo, on veillera à la proximité des couleurs, qui peuvent ou non être complémentaires.

Je conseille de faire plusieurs essais de prise de vue, au fur et à mesure, afin de repérer les espaces inoccupés et les ombres trop présentes, et bien sûr de voir si le mouvement ou la rigueur symétrique sont respectés.